[OLD] Shuranosuke Zanmaken / L'épée de vérité
Pour faire court, Shuranosuke Zanmaken - Shikamamon no Otoko (修羅之介斬魔剣 死鎌紋の男) c'est Ninja Scroll version Dezaki/Sugino.
Pour faire un peu plus long maintenant : ce moyen-métrage de 1990 nous raconte les aventures de Shurannosuke Sakaki, ronin invulnérable dont les talents sont à vendre au plus offrant sous le régime des Tokugawa. Engagé parle clan Nakura pour aller sauver leur princesse kidnappée, il va se retrouver embringuer dans un conflit entre clans ninja et dont l'enjeu est une épée légendaire...
Ce qui frappe au visionnage de cet anime, c'est le mix graphique entre le Dezaki/Sugino ancien et nouveau : les adversaires du clan ninja Seki s'opposant à Sakaki sont presque tous grotesques, dessinés avec des lignes crues, très bruts; de même pour les combats, où les pires déformations sont appliquées aux personnages, non pas pour évoquer un humour cartoon mais pour suggérer l'extrème violence qui les caractérise; bref, un style rétro, qui m'a rappelé l'excellent Ninpu Kamui Gaiden sur le même thème bien sûr mais aussi et surtout la grande époque des travaux du réalisateur chez Tokyo Movie : on retrouve cette même impression d'animation limitée mais élagante (sans parler du découpage ou de l'utilisation des harmony cels) que sur un Takarajima ou un Ashita no Joe. A noter que Masahiro Ando, grand animateur de scènes d'actions devant l'Eternel et réalisateur de Sword of Stranger, semble crédité sur cet anime même si je n'ai pas encore réussi à déterminer quelle scène il a bien pu animer.
A ce style presque agressif, parfaitement adapté aux scènes de combat de Shuranosuke Zanmaken, vient s'opposer le style plus abouti des visages du héros et des personnages féminins, et l'ambiance poétique de ces scènes où, entre deux boucheries, on peut admirer les lucioles éclairer de leur lumière diaphane les ruines d'un cimetierre ou les nénuphars à la surface d'un lac... de même, la première rencontre entre la princesse Mayu et le ronin Sakaki, sublimé par une mise en scène mettant l'accent sur les regards et les gros plans sur les visages des deux protagonistes, réussissant à construire, le temps d'une scène, un monde qui ne contient plus qu'eux, sonne comme éminemment romantique.
Il y avait un épisode de la fabuleuse série d'OAV Blackjack que réalise Dezaki dans les années 90 et où le docteur à la balafre se retrouvé perdu en montagne; il croise alors des samourai en train de se battre, comme s'il avait franchi par magie le gouffre du temps qui sépare l'époque moderne et le moyen-age nippon : certaines scènes deShuranosuke Zanmaken m'ont vraiment fait repensé à cet épisode.
En cherchant un peu sur le net, je me suis rendu compte que ce titre avait mauvaise presse auprès d'à peu-près tous les sites de reviews, entre autre pour ces scènes d'actions un peu gore et ses scènes de cul plus ou moins parachutées.
Car violent, et sexué, Shuranosuke Zanmaken l'est, indubitablement : des têtes sont tranchées, des hommes éventrés et des membres découpés sous des pluies de sang et de hurlements d'angoisse; aux duels gores opposant Sakaki aux ninjas Seki succèdent les scènes de bataille où deux groupe de ninjas (l'un exclusivement féminin) s'entretuent pour couvrir la fuite de la princesse; et tandis que Sakaki ne se révèle point indifférent aux charmes des jolies voleuses à la tire qui s'offrent à lui pour mieux le faire trépasser, la princesse Miyu est "reprogrammée" par une ninja Seki pour voler l'épée par le biais d'une pommade très spéciale... certes, si certaines scènes semblent parfois gratuites et ne servir en rien l'histoire, j'ai trouvé qu'elles s'inscrivaient admirablement dans le cadre de l'exercice de style que représente le film de chambara : hautement sensualisé, où la domination du sabre et de la chair n'empèche pas, parfois, le développement d'une atmosphère plus contemplative. Les cloches du temple de Gion et l'impermanence de toutes choses, tout ça.
En fait, la principale critique que j'aurais à formuler contre Shuranosuke Zanmaken est d'être incomplet. En effet, à la base il s'agit une série de romans écrits parTakeshi Narumi, d'ailleurs auteur du screeplay (et aussi scénariste sur Yotoden), et dont a été tiré également un film live à petit budget en 1996. Tout ça pour dire que l'on a affaire qu'à une petite partie d'un tout, ce qui explique son aspect non-conclusif, pourquoi certains personnages ne sont pas exploités ou bien pourquoi certaines questions ne trouvent pas de réponse : Shuranosuke Zanmaken est à prendre comme une introduction à une série plus étendue.
Reste que j'ai bien aimé ce film : bien plus classique dans son traitement du thème qu'un Ninja Scroll qui visait le décalage par la référence western et les super-vilains très comic-book, le maitre Dezaki nous avait livré ici un titre mineur de sa filmo mais néanmoins de bonne tenue, et immanquable si vous êtes amateur de chambara animé.
Publication originale : 1 février 2010 (00:57)
Pour faire un peu plus long maintenant : ce moyen-métrage de 1990 nous raconte les aventures de Shurannosuke Sakaki, ronin invulnérable dont les talents sont à vendre au plus offrant sous le régime des Tokugawa. Engagé parle clan Nakura pour aller sauver leur princesse kidnappée, il va se retrouver embringuer dans un conflit entre clans ninja et dont l'enjeu est une épée légendaire...
Ce qui frappe au visionnage de cet anime, c'est le mix graphique entre le Dezaki/Sugino ancien et nouveau : les adversaires du clan ninja Seki s'opposant à Sakaki sont presque tous grotesques, dessinés avec des lignes crues, très bruts; de même pour les combats, où les pires déformations sont appliquées aux personnages, non pas pour évoquer un humour cartoon mais pour suggérer l'extrème violence qui les caractérise; bref, un style rétro, qui m'a rappelé l'excellent Ninpu Kamui Gaiden sur le même thème bien sûr mais aussi et surtout la grande époque des travaux du réalisateur chez Tokyo Movie : on retrouve cette même impression d'animation limitée mais élagante (sans parler du découpage ou de l'utilisation des harmony cels) que sur un Takarajima ou un Ashita no Joe. A noter que Masahiro Ando, grand animateur de scènes d'actions devant l'Eternel et réalisateur de Sword of Stranger, semble crédité sur cet anime même si je n'ai pas encore réussi à déterminer quelle scène il a bien pu animer.
A ce style presque agressif, parfaitement adapté aux scènes de combat de Shuranosuke Zanmaken, vient s'opposer le style plus abouti des visages du héros et des personnages féminins, et l'ambiance poétique de ces scènes où, entre deux boucheries, on peut admirer les lucioles éclairer de leur lumière diaphane les ruines d'un cimetierre ou les nénuphars à la surface d'un lac... de même, la première rencontre entre la princesse Mayu et le ronin Sakaki, sublimé par une mise en scène mettant l'accent sur les regards et les gros plans sur les visages des deux protagonistes, réussissant à construire, le temps d'une scène, un monde qui ne contient plus qu'eux, sonne comme éminemment romantique.
Il y avait un épisode de la fabuleuse série d'OAV Blackjack que réalise Dezaki dans les années 90 et où le docteur à la balafre se retrouvé perdu en montagne; il croise alors des samourai en train de se battre, comme s'il avait franchi par magie le gouffre du temps qui sépare l'époque moderne et le moyen-age nippon : certaines scènes deShuranosuke Zanmaken m'ont vraiment fait repensé à cet épisode.
En cherchant un peu sur le net, je me suis rendu compte que ce titre avait mauvaise presse auprès d'à peu-près tous les sites de reviews, entre autre pour ces scènes d'actions un peu gore et ses scènes de cul plus ou moins parachutées.
Car violent, et sexué, Shuranosuke Zanmaken l'est, indubitablement : des têtes sont tranchées, des hommes éventrés et des membres découpés sous des pluies de sang et de hurlements d'angoisse; aux duels gores opposant Sakaki aux ninjas Seki succèdent les scènes de bataille où deux groupe de ninjas (l'un exclusivement féminin) s'entretuent pour couvrir la fuite de la princesse; et tandis que Sakaki ne se révèle point indifférent aux charmes des jolies voleuses à la tire qui s'offrent à lui pour mieux le faire trépasser, la princesse Miyu est "reprogrammée" par une ninja Seki pour voler l'épée par le biais d'une pommade très spéciale... certes, si certaines scènes semblent parfois gratuites et ne servir en rien l'histoire, j'ai trouvé qu'elles s'inscrivaient admirablement dans le cadre de l'exercice de style que représente le film de chambara : hautement sensualisé, où la domination du sabre et de la chair n'empèche pas, parfois, le développement d'une atmosphère plus contemplative. Les cloches du temple de Gion et l'impermanence de toutes choses, tout ça.
En fait, la principale critique que j'aurais à formuler contre Shuranosuke Zanmaken est d'être incomplet. En effet, à la base il s'agit une série de romans écrits parTakeshi Narumi, d'ailleurs auteur du screeplay (et aussi scénariste sur Yotoden), et dont a été tiré également un film live à petit budget en 1996. Tout ça pour dire que l'on a affaire qu'à une petite partie d'un tout, ce qui explique son aspect non-conclusif, pourquoi certains personnages ne sont pas exploités ou bien pourquoi certaines questions ne trouvent pas de réponse : Shuranosuke Zanmaken est à prendre comme une introduction à une série plus étendue.
Reste que j'ai bien aimé ce film : bien plus classique dans son traitement du thème qu'un Ninja Scroll qui visait le décalage par la référence western et les super-vilains très comic-book, le maitre Dezaki nous avait livré ici un titre mineur de sa filmo mais néanmoins de bonne tenue, et immanquable si vous êtes amateur de chambara animé.
Publication originale : 1 février 2010 (00:57)
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Épée de ninja