Down Load : Namu Amida Butsu wa Ai no Uta (Rintaro x Kanada)
Sur une période d'un peu plus d'une dizaine d'années, entre son sketch Labyrinthos de Manie Manie (1987) et X (1996), Rintaro va exercer principalement son talent sur le marché des OAV en dirigeant plusieurs adaptations au sein des studios de Madhouse : d'un shôjo manga avec Bride of Deimos en 88, de Miyazawa Kenji avec Kaze no Matasaburo la même année, de la série de romans historico-fantastique Teito Monogatari de Hiroshi Aramata en 91, du manga pulp/occulte Shin Kujaku-oh ou le jeu vidéo Final Fantasy en 94.
C'est d'ailleurs avec cette adaptation un peu tombée dans un oubli injuste du célèbre jeu de Square Soft que cette OAV de Down Load de 1992 partage le plus de points communs, notamment via une bonne partie de son staff : Hidetoshi Kaneko à la direction artistique, l'animateur Kunihiko Hamada ou Hitoshi Yamaguchi à la photo, autant de réguliers aux productions de Rintaro, mais aussi et surtout Yoshinori Kanada à l'animation.
A noter aussi la participation à cette aventure de Tatsuyuki Tanaka, futur artiste superflat et papa de Cannabis Works. Il est d'ailleurs revenu plus tard sur cet épisode lors d'une interview accordée au webzine Anime Web Style et où il raconte comment, bien que commençant alors à être lassé de son travail d'animateur et désireux de se réorienter vers l'illustration, il décida de participer à l'OAV par admiration pour Kanada.
(comme souvent, un grand merci à SUTEAKA)
Namagusabôzu (c'est à dire techniquement un bonze, mais loin d'avoir renoncé aux plaisirs de la chair) au temple Kisshôji le jour, super-hacker la nuit, Sid est aussi un des habitué assidus du bar Suzie Wong où il a tout loisir de se fritter avec la faune locale de bikers pour les beaux yeux de leur volupteuse danseuse exotique Namiho, et ce au grand désarroi de sa jeune copine Yoko. Une petite vie bien rangée qui va se voir bousculée quand sa bonne ville de moonlight City va se voir perturbée par plusieurs cas de suicides d'ados ayant fait l'erreur de télécharger un programme assassin, le Death Mail. Très vite, méga-corporations aux intérêt nébuleux et séduisantes espionnes industrielles viennent compliquer une affaire que seul notre super-hacker Sid semble pouvoir résoudre...
Point de grande course-poursuite à la Birth atteignant des durées épiques ici (ou alors vraiment à la toute fin et pour la bonne bouche). Contrairement à cet autre grand classique dans la filmo de Kanada, Down Load se focalise plus sur l'intrigue, l'atmosphère et les gags - souvent visuels. Ce qui donne l'impression d'un anime à cheval sur deux tendances : d'une part l'anime comique des 80s dans la lignée d'un Urusei Yatsura (bastons "cartoon", déformations corporelles humoristiques, grande séquence d'action finale) et d'autre part des designs plus réalistes, dans la lignée de ceux d'Akira.
Parallemement à une programmation télévisée un peu morne et à la montée du style bishôjo (Sailor Moon) qui sera plébéscité par les otakus, le marché des OAV du début des années 90s servait encore régulièrement de champs d'expérimentation à des approches plus matures de l'animation, dans la lignée d'un Akira - par un graphisme à la fois réaliste et simple à animé principalement, mais aussi par l'utilisation récurrente de certains facteurs tels que les univers "punks" ou les références culturelles et/ou historiques... Dans le cas de Down Load, on peux aussi citer l'utilisation d'une superbe BO "blues", signée Hiroshi Kamayatsu, légende historique de la musique pop au Japon.
On peux citer Gosenzosama Banbanzai ou The Hakkenden au sein de cette tendance à vouloir tirer l'anime vers un public plus large que juste les enfants ou les otakus - il me parait d'ailleurs significatif de voir un Shinichirô Watanabe diriger ses premières OAV ces années-là avec The 08th Team ou Macross; même s'il s'agit de licences "fan", l'approche cinématographique me semble s'inscrire dans le même désir de sortir d'un ghetto et de s'adresser à un plus large public.
On peux citer Gosenzosama Banbanzai ou The Hakkenden au sein de cette tendance à vouloir tirer l'anime vers un public plus large que juste les enfants ou les otakus - il me parait d'ailleurs significatif de voir un Shinichirô Watanabe diriger ses premières OAV ces années-là avec The 08th Team ou Macross; même s'il s'agit de licences "fan", l'approche cinématographique me semble s'inscrire dans le même désir de sortir d'un ghetto et de s'adresser à un plus large public.
Des extraits de cette OAV mythique avait été diffusés en dans le cadre de l'émission L'oeil du cyclone spécial animation japonaise en 1994, mais une sortie chez nous (ou même une ressortie au Japon sur DVD ou BD) reste hélas du domaine de l'hypothétique.
Liens :
- Madhouse
- Fansite (illust & cels)
- Sakuga Wiki
- ANN
A la manière d'un Final Fantasy, j'ai longtemps supposé que Down Load était une adaptation de jeu vidéo - mais sans réussir à trouver de source pour le prouver.
En effet, L'OAV est produite par Nec Avenue, or, si on regarde la ludothèque de la PC-Engine ces années-là, on tombe sur une série de deux shoot'em up assez connue chez les amateurs de la console. Alors donc, supposition qui tient la route ou juste un délire ? Si quelqu'un a la réponse, je suis preneur.
Voir :
- Test Nekofan
- Obsolete Tears : test de l'ep. 1 et du 2 sur CD
- Gameswave
- Illusionware
- 1up-games
- Edward
J'ai toujours pas vu, le rip youtube qui tourne sur l'interweb me donne mais vraiment pas envie (déjà que je me force un peu pour regarder les fansub macrobloqués d'Akage no Anne).
RépondreSupprimerJe propose de monter un fond commun pour acheter cash le prochain LD de cette OVA qui passe sur YAJ, afin de le riper et de mettre une version regardable à disposition.
L'impression de mater une copie VHS de n-ième génération a un petit côté rétro ^^
RépondreSupprimerPartant pour l'idée sinon. Par contre je n'ai jamais réussi à trouver le LD sur les sites de ventes habituels, ce qui présume un niveau de rareté qui m'inquiète (la VHS par contre ne pose aucun pb - http://t.co/Xk53bE1 ). Dans les deux cas il faudrait que je mette la main sur une carte d'acquisition vidéo, aussi.