Hells Angels, adaptation du manga de Hiromoto Sin-Ichi chez Madhouse



Non, je n'ai pas six mois de retard, c'est juste le raw qui a pointé le bout de son nez tandis que j'avais le dos tourné. Non mais.

Pourquoi les gens meurent - parce qu'ils sont en vie - et où vont-ils après - EN ENFEEEER MWAHAHAH !


Premier jour dans un nouveau lycée pour Linne Amagane(1), jeune fille enjouée pour qui 'primesautier' n'est pas un vain mot, surtout quand elle se retrouve à se carapater ventre à terre en direction de sa nouvelle école. Hélas, la conjonction singulière du destin, des manipulations d'une tierce personne (mais chut, celà on ne l'apprendra que plus tard) et d'un pauvre félin doté d'un minois aussi démoniaque qu'est considérable son talent pour attirer tout ce qui roule à tombeau ouvert dans les environs devait en décider autrement. Est-ce déjà la fin pour notre héroine  ? Que nenni ! Et c'est sans même se laisser perturber ou y réfléchir à deux fois qu'elle continue à galoper sans se rendre compte qu'elle franchit gaiement les portes du bahut des enfers - décidée qu'elle est à ne pas s'en laisser démonter par diverses pécadilles telles que des décors très Tim Burtonien / King  of Bandits Jing dans l'inspiration, ou, peut-être, la possibilité qu'elle serait trépassée; sa réaction en découvrant sa nouvelle classe, laquelle compte quand même un garou, un chapeau pointu et une succube entre autres minorités visibles, est quand même un magnifique : "chouette, l'uniforme n'est pas obligatoire". 



Le choc culturel est un peu plus violent pour le reste de la classe, et il faudra l'intervention d'un très charismatique principal Hellvis, lequel semble avoir emprunté sa garde-robe au King, pour que Linne finisse par intégrer qu'en ce qui la concerne, sa dernière heure appartient déjà au passé. Par contre, si elle obtient son diplôme, elle pourra obtenir le droit de franchir les portes du paradis, car pour Hellvis, le mot d'ordre c'est : étudie, baby ! S'ensuit une période d'acclimatation dans les tréfonds de l'enfer pour Linne où elle va apprendre à sympathiser avec ses camarades dont la mutique Stealer avec qui elle fait chambre commune. Mais bientôt, sa route va croiser celle du conseil des élèves, qui, comme dans tout bon lycée japonais, est composé d'individus... sortant de l'ordinaire et comploteurs : en l'occurrence, ils sont encore humains et Linne serait dans le même cas qu'eux. Mieux, il n'existe aucune traces de son accident de voiture fatal... Linne serait-elle encore vivante ? Mais alors qui l'a amenée aux enfers, et pourquoi ?

Le reste du film continue dans la même veine de comédie infernale où se succèdent de manière chaotique tournoi de volley scolaire, le mystère du coeur géant et possédé par la folie dissimulé sous le bien-nommé Heartbreak Hotel, l'arrivée d'un mari d'une incarnation précédente de Linne nommé Who (pas le docteur), sur fond de conflit entre Cain et Abel, l'intervention des sept grand démons incarnations des sept pêchés capitaux, et enfin un grand plan pour détruire la Création en moins d'une semaine en enrayant le mécanisme transmigration des âmes (d'un point de vue théologique je ne sais pas si c'est très catholique). Ah, et Dieu fait un caméo. Aux enfers, oui oui (Dieu n'est-il pas mort ?).

Comme d'autres productions signées Madhouse de la décennie 00's, Hell's Angels aura connu une genèse un peu longuette puisque, bien que présenté au Tokyo Anime Fair en 2006 et 2007, et après un premier trailer en 2008 où certaines scènes apparaissent déjà quasi-terminées, le film connait ensuite un parcours aléatoire, majoritairement constitué de projections en festivals, et il faudra finalement attendre l'été 2012 pour que la grâce d'une sortie Blu-ray ne vienne effleurer le territoire japonais.



A la base un manga de Sin'Ichi Hiromoto, Hell's Angels (ou tout simplement Hells pour l'anime) était sous forme papier un délire bouillonnant et brouillon de figures démoniaques et sexy, s'ébattant une ambiance très bonne enfant dans des enfers (mais plutôt faudrait-il parler de purgatoire) peuplé de personnages aussi barges que sympathiques, du chien zombi prénommé Franken au professeur dont la propension à faire claquer sa ceinture comme un fouet n'aurait pas dépareiller dans les pages de Harenchi Gakuen

Si la participation du talentueux Kazuto Nakazawa (Samurai Champloo, Comedy) rassurait quand au respect du modèle par la version animée, j'étais plus circonspect quand à la présence d'un Yoshiki Yamakawa (qui s'est d'ailleurs compromis dans des Kill Me Baby ou Little Busters dernièrement) aux crédits; en tout cas, si j'avais un grief principal à formuler à l'encontre de cette adaptation, c'est d'ailleurs que la trame de l'anime suit trop fidèlement celle des trois tomes du manga. 

Si dans le cadre d'une adaptation stricte sous forme d'OAV, ça serait peut-être mieux passé, sous la forme d'un long-métrage de quasiment deux heures, le rythme s'en ressent, et la narration qui reste calquée sur un découpage en chapitres n'est plus du tout adaptée au format d'un film. Résultat, un film qui laisse l'impression d'être un tantinet longuet. 

S'y ajoutent la réa, bien que décente, mais loin de ce que l'on aurait pu espérer d'un long-métrage de ce calibre, et l'ironie qu'après un Panty & Stocking avec lequel on ne peut s'empêcher de dresser des parallèles pour le graphisme  ou l'esprit punk, Hell's Angels parait bien sage, à la conclusion relativement convenue, et en tout cas loin de l'électrochoc que fut la série de Gainax. Reste un film très sympathique à voir, qui vaut pour son graphisme et son humour déjanté. Le visionnage en plusieurs séances peut être une bonne idée pour mieux en profiter.

(1) au nom prédestiné, puisque que Rinne désigne le cycle des réincarnations dans le Boudhisme.

Site off Hiromoto Sin-ichi
Hell's Angels ne connaîtra pas le TIFF2007
Hells Angels : Highway to Hell pour Madhouse

Premières minutes du film sur la chaine Youtube de Madhouse :





 




  


























J'avoue que je n'ai que récemment fait le rapport entre le nom de Sin'Ichi Hiromoto et celui de l'auteur de cette version manga de Star Wars - Le retour du jedi dont j'avais brièvement entendu parler dans les 90s. A priori sa participation à la franchise fut de courte durée; c'est regrettable, il aurait pu apporter quelque chose qui a longtemps fait défaut à la série : enfin une version sexy de la princesse Leia.


  

  


Commentaires

  1. Mais c'est que cela m'a l'air bien sympa, ce machin. Je ne connaissais pas du tout. A voir :D

    RépondreSupprimer
  2. Je suis quand même étonné que Jevanni n'en ait pas encore parlé.

    'Sympa' et 'machin' sont deux termes qui conviennent bien en effet. Je suis assez content d'avoir pensé à placer King of Bandit Jing tant, outre le desig, en est vraiment dans le cadre d'un projet fun mais in fine inconséquent et qui aurait peut-être plus mérité de se retrouver sur le petit écran que sur le grand.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est en cours mais c'est vraiment cool d'en avoir parlé, on sera deux du coup :)

      Supprimer
  3. J'y ai plus vu du Druillet dans les décors personnellement (et j'avais pas du tout pensé à Jing, faut dire que j'ai pas apprécié tant que ça malheureusement).

    RépondreSupprimer
  4. Et pas pensé à Druillet pour ma part, et pourtant ça colle plutôt bien aux designs des démons (pleins de lignes, de détails, la coloration, etc) - en fait ce sont surtout les décors qui me font penser à Jing (ouep j'y tiens ;p).

    Hey, une adaptation animée des chroniques de Lone Sloane, avec un Koike ou Masaaki Yuasa dans l'équipe, ça ferait pas rêver ?

    RépondreSupprimer
  5. elle a l'air sympa cette version du retour du Jedi : une fille en bikini, pas de dialogue à part des cris bizarres, un monstre alien ...

    RépondreSupprimer
  6. Heureuse de te lire Ialda :). J'aime bien le côté barré de l'animation (bien que j'aie de plus en plus de mal à regarder quelque chose aujourd'hui) et le graphisme des monstres. Bonne année au passage.

    RépondreSupprimer
  7. ce qui est dommage c'est que ce soit en vosta

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Impressions sur le conte de la princesse Kaguya

Mamoru Oshii et Urusei Yatsura : pour sortir (un peu) de Beautiful Dreamer